Application de l’étiquetage environnemental italien aux produits cosmétiques

Le décret législatif italien du 3 septembre 2020, n°116 – en vigueur depuis le 26 septembre 2020 – a rendu obligatoire l' »étiquetage environnemental » sur tous les emballages en Italie, y compris les cosmétiques. L’objectif est de prévenir et de réduire l’impact des emballages et des déchets d’emballages sur l’environnement, tout en garantissant un niveau élevé de protection de l’environnement. L’application de cet étiquetage pour l’année en cours a été finalement clarifiée avec la conversion en loi du « Decreto Milleproroghe 2021 », en suspendant partiellement certaines obligations.

[Update 2022]

La loi du25 février 2022, n°15 a été publiée au Journal Officiel (Gazzetta Ufficiale), qui convertit le décret-loi du 30 décembre 2021 n. 228 (le « DL Milleproroghe »).

L’art. 11 de cette nouvelle disposition a encore reporté les obligations en matière d’étiquetage environnemental, précédemment fixées au 30 juin 2022. En effet, elle prévoit la suspension de l’obligation d’étiquetage à partir du 31 décembre 2022, ainsi que la possibilité de commercialiser des stocks de produits déjà mis sur le marché ou étiquetés au 1er janvier 2023.

En outre, la disposition prévoit un délai de 90 jours à compter de l’entrée en vigueur du décret-loi, au cours duquel le ministère de la transition écologique (MITE) adoptera les lignes directrices techniques pour l’étiquetage environnemental par le biais d’un décret non réglementaire.

Quelles sont les exigences en matière d’étiquetage environnemental ?

Le décret législatif n°116 a mis à jour un autre décret législatif, le n°152 du 3 avril 2006 sur la réglementation environnementale. Les exigences en matière d’étiquetage sont décrites à l’art. 219, paragraphe 5. Vous trouverez ci-dessous la version actualisée de cet article :

« Tous les emballages doivent être étiquetés de manière appropriée conformément aux procédures définies dans les normes techniques UNI applicables et aux décisions de la Commission européenne, afin de faciliter la collecte, la réutilisation et la valorisation, et le recyclage des emballages, et de fournir aux consommateurs des informations appropriées sur la destination finale des emballages. Aux fins de l’identification et de la classification des emballages, les producteurs sont également tenus d’indiquer la nature des matériaux d’emballage utilisés, sur la base de la décision 97/129/CE de la Commission ».

L’étiquetage environnemental a deux implications principales :

  1. Les emballages mis à la disposition des consommateurs doivent être étiquetés de manière claire avec des indications appropriées pour l’élimination.
  2. Les producteurs doivent indiquer la nature du matériau d’emballage en utilisant le code alphanumérique prévu par la décision 97/129/CE.

La récente conversion en loi du « Decreto milleproroghe » en vigueur depuis le2 mars 2021 a partiellement suspendu l’application de l’art. 219 – en particulier le point 1. – jusqu’au31 décembre 2021.

Qu’est-ce qui est obligatoire en ce moment ?

Si l’obligation d’afficher les informations appropriées pour l’élimination correcte des déchets a été suspendue pour l’ensemble de l’année 2021, la deuxième phrase (point 2.) de l’article est déjà obligatoire. En effet, les producteurs doivent indiquer sur l’emballage le code alphanumérique permettant d’identifier le matériau, en suivant le système de numérotation et d’abréviation présent dans la décision 97/129/CE. Nous présentons ici quelques exemples de plastique :

Matière plastiqueCode alphanumérique
Polyéthylène téréphtalatePET 1
Polyéthylène haute densitéPEHD 2
Chlorure de polyvinylePVC 3
Polyéthylène basse densitéLDPE 4
PolypropylènePP 5
PolystyrènePS 6
Annexe I de la décision 97/129/CE de la Commission

La décision indique également le code pour d’autres matériaux, tels que les métaux, le papier et le verre.

Qu’est-ce qui sera obligatoire ?

Après le31 décembre 2021, les informations relatives à l’élimination correcte de l’emballage seront obligatoires. Cet aspect n’a pas été détaillé par l’art. 219 et dans le décret, c’est pourquoi chaque entreprise peut décider de la meilleure façon de délivrer cette partie de l’étiquetage.

Certaines suggestions ont été proposées par le guide utile élaboré par CONAI, le consortium italien de l’emballage, que vous pouvez consulter directement en cliquant ici. Par exemple, l’approche de la CONAI consiste à signaler la mention  » (famille de matériaux) collecte  » et à inviter le consommateur à vérifier les directives de sa municipalité.

Différence entre les emballages destinés aux canaux B2B et B2C

La dernière partie de la première phrase de l’art. 219 : « et de fournir aux consommateurs des informations adéquates sur la destination finale de l’emballage », comme le soulignent les lignes directrices du CONAI, a donné lieu à une considération importante.

Le consommateur ou l’utilisateur est défini par le code italien de la consommation, art. 3, paragraphe 1, comme un : « personne physique qui agit à des fins étrangères à toute activité commerciale, industrielle, artisanale ou professionnelle exercée… ». L’art. 218, paragraphe 1, lettre v) du décret législatif 152/2006 fait référence au consommateur en tant que « la personne qui, en dehors de l’exercice d’une activité professionnelle, achète ou importe des emballages, des articles ou des biens emballés pour son propre usage ».

Pour cette raison, l’information sur la destination finale de l’emballage en vue de son élimination correcte doit figurer uniquement sur les emballages fournis au consommateur final (B2C), tandis que les emballages destinés au commerce B2B, c’est-à-dire à l’activité professionnelle, doivent être exclus de cette exigence et ne doivent porter que le code alphanumérique permettant d’identifier correctement le matériau.

Emballage pour le canal B2BEmballage pour le canal B2C
Informations sur l’élimination correcte des emballages destinés aux consommateursNon obligatoireObligatoire
Code alphanumérique pour l’identification du matérielObligatoireObligatoire

Qui doit afficher les informations relatives à l’étiquetage environnemental ?

Comme le prévoit l’art. 219, les producteurs doivent indiquer le code alphanumérique sur l’emballage. La définition des producteurs est donnée par l’art. 218 du même décret : « les fournisseurs de matériaux d’emballage, les fabricants, les transformateurs et les importateurs d’emballages vides et de matériaux d’emballage ».

Cependant, l’esprit du décret législatif n°152 est d’opérer dans l’optique d’une « responsabilité conjointe » tout au long de la chaîne d’approvisionnement et que tous les acteurs sont potentiellement responsables et punissables.

Les recommandations de Biorius pour les produits cosmétiques vendus en Italie sont les suivantes :

  • Vérifier si le code alphanumérique de la décision 97/129/CE pour identifier le matériau est déjà indiqué sur l’emballage. Si ce n’est pas le cas, cette information doit être affichée car elle est obligatoire depuis l’entrée en vigueur du décret législatif, c’est-à-dire le 26 septembre 2020. Ceci est valable pour les emballages des canaux B2B et B2C.
  • Commencer à réfléchir à la manière d’adapter les étiquettes et les emballages en communiquant les informations appropriées pour l’élimination correcte des emballages. Cette exigence sera obligatoire après le 31 décembre 2021 et s’applique aux emballages destinés aux canaux B2C.

Biorius reste à votre disposition pour toute question relative à ce sujet et nous veillerons à ce que vous soyez informés des dernières mises à jour et de tous les développements réglementaires liés au décret législatif italien du 3 septembre 2020 et aux exigences en matière d’étiquetage environnemental. Si vous avez des questions ou des préoccupations, n’hésitez pas à contacter votre CRM(Customer Relationship Manager).

Je vous prie d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées,

Davide Musardo

Expert en réglementation

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